LA SUBDUCTION, épisode 1 : Le prisme d'accrétion sédimentaire (Château-Queyras)
Bon, avant tout un petit rappel s'impose.
Comme toutes choses sur Terre, une plaque océanique vieillit. En vieillisant elle se reffroidit et les matériaux dessous (la péridotite) aussi. L'abaissement de l'isotherme 1300°C, qui marque la limite lithosphère/asthénosphère provoque alors un « sous-plaquage » (c'est pas du rugby ^^) de la péridotite contre la lithosphère océanique. Mais la péridotite refroidie a une forte densité, donc au cours du temps la plaque océanique s'alourdit, elle prend du poids quoi ! Au bout de 30 millions d'années, la lithosphère océanique (L.O.) a une densité supérieur à celle de l'asthénosphère qui la supporte.
Mais bien que plus dense, la L.O. ne s'écroule pas tout d'un coup car l'asthénosphère n'est pas liquide, et exerce donc une résistance. Cependant il n'existe pas, en surface, de L.O. âgée de plus de 200 millions d'années.
En fait, une fois son poids trop important, la L.O. commence à s'enfoncer dans le manteau sous-jacent. Elle entre alors en subduction, déformant la plaque chevauchante (raccourcissement + épaississement), et créant ainsi une fosse océanique.
Un schéma est disponible ici.
Voilà, on peut à présent parler du prisme d'accrétion.
Alors, le prisme d'accrétion c'est quoi ? Et bien au cours de sa vie, la plaque océanique va se charger en sédiments qui vont se déposer en couches à sa surface. Et lorsque la plaque entre en subduction elle fait s'accumuler en écailles successives (en les raclant contre le bord rigide de la plaque chevauchante) les sédiments marins et les comprime. Il se forme alors un prisme de sédiments qui va reboucher la fosse océanique, voire dépasser dans certains cas et donner naissance à une île (exemple : les Barbades dans le Pacifique).
Voilà, c'était pas plus compliqué que ça ! Dernier truc : une fine couche de sédiments reste collée à la plaque plongeante et ils vont alors subir une métamorphisation (un peu comme pour le gabbro (voir article concerné)).